Un jour, un maître, réputé pour sa sagesse, réunit autour de lui ses disciples et demanda à chacun d’eux de couper délicatement une fleur à l’aide d’un sabre.
Chacun aussitôt s’exécuta et tenta de mener à bien l’expérience mais celle-ci se révéla plus difficile que prévu. En effet, si l’élève soulevait trop rapidement son arme, elle passait au-dessus de la cible sans l’atteindre. De la même manière, si le mouvement était trop lent, le sabre s’enfonçait dans la terre meuble et épargnait la fleur.
Or, l’un d’entre eux réalisa sans difficulté ce qu’on attendait de lui et, humblement, offrit à son maître la fleur épanouie qu’il venait de cueillir.
Tous étaient curieux de savoir comment il avait procédé et sa réponse en surprit plus d’un : « J’ai simplement posé mon sabre et cueilli la fleur avec la main. ».
Un sourire éclaira le visage du maître et par cette grâce partagée, l’esprit du disciple fut pleinement contenté.
COMMENTAIRE
Ce conte a été donné une jeune femme, thérapeute, à qui on indique le chemin pour atteindre la maîtrise de son art. Pour cela, est-il besoin de posséder beaucoup d'outils ou en avoir seulement un ? Celui qui surgit du plus profond de soi ? Un peu comme le Christ qui soignait uniquement avec sa salive, et n'avait nul besoin d'ajouts extérieurs.
PISTE DE REFLEXION
Quelle est l'importance de la main ? Que représente la fleur ? Est-ce facile d'atteindre le but que l'on s'est fixé et la souffrance, dans ce cas là, est-elle nécessaire ?
(Comme certaines personnes me disent que répondre à mes questions, équivaut à faire une dissertation de philosophie à chaque fois, je me permettrai, désormais, de vous donner plus d'indications. Par ailleurs, comme je m'absente pour un temps indéterminé, c'est mon époux qui postera mes contes. Merci à tous et toutes !)
ILE MAURICE (Photo de l'auteure)