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Contes des HÉ-VEILLEURS

Contes des HÉ-VEILLEURS

Ces contes ne sont pas le fruit de mon imagination mais d'une connexion avec une Intelligence Supérieure appelée HÉ-VEILLEURS. Les personnes qui ont bénéficié de l'aide de ces entités, peuvent, désormais, mieux se connaître et connaître leur mission de vie. Ces messages sont uniques et individualisés. Cependant, ils ont aussi une portée universelle, voire prophétique. Leur sens est codé et ne se délivre qu'aux véritables cherchants. Quelques pistes de réflexion seront données pour vous aider à en percer tous les mystères. Vous pouvez aussi me contacter pour avoir votre propre légende personnelle. Cet échange vous permettra de vivre ce qu'il y a de plus précieux au monde : la liberté !


TROIS BREBIS POUR UN ROI

Publié par Helena Myrafiori sur 4 Mars 2022, 21:15pm

Bien qu’il eût toujours été un roi d’une grande prévoyance, le malheur, un jour, s’abattit sur son royaume. Puits à sec, moissons indigentes, rivières polluées, bétail stérile, vergers infructueux, tout concourrait à rendre la vie de son peuple ardue et misérable.
 
Pourtant le roi ne manquait pas de conseillers avisés pour régler le problème mais pour l’heure tout demeurait vain et la tâche paraissait de plus en plus insurmontable. Il tenta d’appliquer certaines directives issues de ses prédécesseurs mais rien ne fonctionnait. Quand le pain vint à manquer et que les enfants commencèrent à mourir de faim, le roi considéra que l’urgence valait bien une aide venue du Ciel. Bien qu’il  eût quelque méfiance vis-à-vis des sorciers et autres devins, il fit toutefois appel à un vieillard qui vivait depuis de nombreuses années au plus profond d’une forêt. Sa réputation n’était plus à faire et on venait de fort loin pour obtenir une once de sa sagesse. Ce qu’il ne  manquait jamais de faire avec bonne grâce et, qui plus est, gratuitement. Ce dernier détail emporta l’adhésion du roi qui, malgré toutes ses qualités, veillait sur son trésor financier avec beaucoup d’âpreté, pour ne pas dire d’avarice.             
 
En grand apparat, on vint chercher le malheureux ascète pour le conduire au pied du trône royal. Effrayé, il écouta malgré tout la requête du souverain. A l’énoncé de tant  de malheurs, il déclara :
« Vous ne réglerez jamais toutes vos difficultés par la matière mais par l’esprit. »
« Mais encore ? » répliqua le roi, un rien courroucé.
« Il faut faire un sacrifice aux Dieux car tout ceci est le signe de leur colère. Ainsi, votre royaume retrouvera sa prospérité. Cherchez partout et en tout lieu un être au cœur pur. Il faudra expressément qu’il possède un troupeau de brebis, prélevez-en trois, sacrifiez les et l’affaire sera réglée.»
 
Au vu de la simplicité de la solution, le roi serra sur son cœur le vieux sage, qui s’empressa de retourner dans sa chère nature. Sur le champ, on fit mander un soldat pour qu’il s’enquière d’une telle perle rare. Rare est bien le mot approprié car la recherche s’avéra plus difficile que prévu. Certains avaient le cœur pur mais pas de brebis et ceux qui en possédaient n’affichaient guère de vertus… Au bout de trois semaines, le soldat finit par dénicher un berger adossé au pied d’un arbre. Dans une verte prairie paissait un troupeau de jeunes brebis. Au vu de l’aura que dégageait le jeune homme, le soldat sut qu’il avait enfin trouvé la bonne personne.
 
Il l’interpella :
« Quel beau troupeau vous avez là ! Je suis prêt à vous acheter trois de vos plus belles bêtes ! Au meilleur prix, cela va sans dire… »
Le berger, qui était loin d’être sot et qui avait eu vent de toute l’affaire, répondit au soldat :
« Pas de souci, servez vous ».
 
Le jeune troupier ne se le fit pas dire deux fois et, benoîtement, s’avança vers une brebis un peu à l’écart. Tendant les bras vers elle, il crut pouvoir l’attraper facilement mais ce fut loin d’être le cas. Il courait sans arrêt de droite à gauche puis de gauche à droite, tentant vainement de la saisir mais mû par un sixième sens, l’animal déjouait tous ses pièges. De guerre lasse, il finit par renoncer et s’attaqua à une nouvelle brebis mais par trois fois le phénomène se répéta. Impossible d’en attraper une seule ! Elles s’amusaient de ses efforts et prolongeaient le jeu à l’infini. Totalement épuisé le soldat s’effondra et c’est vaincu, et désespéré, qu’il retourna au palais royal pour rendre compte de sa malheureuse aventure.
 
Gravement, le roi l’écouta et songea qu’il avait affaire à un incapable, voire à un idiot. Pour régler définitivement le problème, il convoqua toute une troupe de mercenaires aguerris. Ah ! On verrait ce qu’on verrait !
 
Quand toute cette soldatesque arriva dans la prairie où paissaient les douces brebis, leur tohubohu n’effaroucha nullement le jeune berger qui savait très bien comment l’histoire allait se terminer… La bataille fut rude mais les brebis l’emportèrent largement. Aucune d’entre elles n’allait servir de souper aux dieux. Quant aux soldats, ils trépignèrent de rage car jamais ils n’avaient connu une défaite aussi cuisante.
 
Le roi, au final, songea qu’il ferait bien d’aller lui-même sur les lieux de la déroute. A coup sûr, il remporterait la victoire. Après tout, il ne faisait pas partie du commun des mortels et l’avenir de son peuple était en jeu.
 
Quand le berger l’aperçut, il lui adressa un vague sourire et ne quitta pas un seul instant le pied de son arbre. Le roi se présenta à lui et lui signifia l’objet de sa venue : emporter trois de ses brebis pour les offrir à des divinités courroucées. Si le jeune homme avait le cœur pur et noble, assurément c’était la garantie d’un beau dénouement. Le peuple connaîtrait à nouveau l’abondance et lui la gloire éternelle ! Le jeune berger acquiesça et laissa le souverain accomplir sa destinée.
 
Mais évidemment les choses ne se déroulèrent pas comme prévu et le roi ne réussit jamais à attraper une seule brebis, toutes déjouant à l’envie ses ruses maladroites.
 
S’interrogeant sur le sens de sa mésaventure, le roi, dépité, demanda au gardien du troupeau :
 
« Toutes mes tentatives ont échoué. Nous possédons tous force, courage et endurance. Aucune de nos vertus n’a été d’une quelconque utilité, pourtant mon intention était louable, faire le bonheur de tous. Peux tu m’expliquer pourquoi ? »  
 
La réponse du jeune homme fut brève : « Vous n’avez pas appelé les brebis par leur nom. »
« Appelé tes bêtes par leur nom ? » répondit le roi, fort étonné.
 
« Assurément » rétorqua le jeune berger. « Tout ce qui est ici bas existe car nous nous en avons conscience. Il faut donc apprendre à nommer tout ce qui est, car tout est d’égale importance et doit être reconnu avec déférence et amour.»
 
« Alors, dis moi, quel est le nom des trois brebis que je n’ai jamais pu attraper ? »  répliqua le roi.
 
« Sat, Chit, Ananda. Pure expérience, pure conscience, pure félicité. Aucune ne peut être saisie mais pour les atteindre, il faut juste être assis au pied de son arbre. Ainsi, vous saurez que vous n’avez pas mal agi, vous avez seulement trop agi.» 
 
Entendant la leçon, le roi comprit que tout sacrifice était vain et inutile. S’asseyant alors près du mystérieux jeune homme, son esprit fut absorbé par le murmure du vent qui soufflait à travers les feuillages. Là se tenait la réponse à tous les mystères, dans la parfaite et insondable brièveté de la vie.   
 
 
Commentaire
Ce conte est le prologue de mon livre... Il me semble qu'il est bien d'actualité aujourd'hui... 

 

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M
Quel magnifique conte, ma chère Hélène...qui nous ramène à l'extrême simplicité et à notre humanité dans le respect et l'écoute...de ce qui EST !<br /> Je suis très heureuse que ton livre se prépare activement... J'ai hâte !<br /> Je t'embrasse fort,<br /> Marie
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F
Bonsoir Hélène,<br /> Ce conte colle parfaitement à la réalité du moment effectivmeent.<br /> Que le peuple connaisse à nouveau l'abondance OUI mais que lui connaisse la gloire éternelle SURTOUT PAS.<br /> Le peuple doit être reconnu avec déférence et amour ...oh que OUI mais combien de chemin de parcourir encore ??? Restons unis, solidaires et dans l'amour.<br /> Merci merci pour ce conte.<br /> Je vous embrasse.<br /> Françoise
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