
Dans son immense palais, un roi se désolait. Certes, son sort était plus qu'enviable, mais la lassitude commençait à le gagner. En effet, il avait l'impression de donner, sans cesse, le meilleur de lui-même mais sans jamais avoir ni la moindre contrepartie ni des échanges équitables. Malgré son rang et sa compétence, il était considéré comme quantité négligeable.
Sollicité quotidiennement pour des incidents sans importance ou de graves altercations, des dissensions familiales ou des querelles de voisinage, le malheureux souverain s'ennuyait ferme. Cependant, de guerre lasse, il décida, du jour au lendemain, de changer de tactique : puisque nul ne s'intéressait à son sort, désormais il ferait de même !
Or voilà qu'un beau matin, des paysans vinrent en grand nombre aux portes du palais. Ils réclamaient avec force cris la présence du roi, voulant lui faire part d'un problème dramatique dont ils avaient à souffrir. Un ogre terrorisait leur contrée, saccageant les récoltes, décimant les troupeaux et effrayant les enfants.
De sa fenêtre, le roi les entendit mais décida de les ignorer. Non pas qu'il soit devenu indifférent, mais il avait tout bonnement décidé d'appliquer à la lettre sa nouvelle résolution : donnant donnant !
Cependant, sa fermeté n'était pas sans faille car, en entendant les pleurs de ses sujets, son cœur s'attendrit et il décida derechef de leur parler.
Aussitôt, ce fut un beau tintamarre car tous voulaient faire entendre leurs doléances mais le roi réclama le silence : "Ecoutez-moi je vous prie ! Qu'attendez vous exactement ?"
Un des participants lui répondit : " Sire, aidez nous ! Nous n'avons que quelques misérables fourches pour faire fuir notre tourmenteur ! Vous possédez l'autorité et le charisme, vous seul pouvez l'effaroucher !"
Pas vraiment persuadé par ces paroles pour le moins flatteuses, le monarque se laissa néanmoins convaincre d'agir pour le bien de son peuple. S'armant de courage, il marcha d'un bon pas vers son destin, en espérant qu'il soit clément...
Le destin en question, pour l'instant, ronflait comme un sapeur après avoir ingurgité un énième veau. Tremblant sur ses jambes, le roi, toutefois, s'enhardit jusqu'à se retrouver sous le nez de l'ogre.
Ce dernier, reniflant sans doute une nouvelle odeur alléchante, se réveilla brusquement et commença à rugir férocement, faisant voler la terre autour de lui avec force moulinets. Il commença par lorgner sur un troupeau qui, jusqu'à présent, broutait tranquillement. Mais en entendant ce tintamarre, les vaches s'éparpillèrent au grand dam de l'ogre dont la faim venait cruellement de se ranimer.
Le roi, ne sachant que faire, vit un peu plus loin, un joli massif de roses fraîchement épanouies. Il en cueillit une au hasard mais une épine lui piqua le doigt et fit couler un peu de son sang. Cependant, il décida d'ignorer la blessure.
Hardiment, il poursuivit le monstre et réussit à lui coller sous les narines la fleur parfumée. Instantanément, l'ogre s'immobilisa et se prosterna devant le roi qui n'en menait pas large... Mais, soumis comme un agneau, cet encombrant compagnon suivit son nouveau maître sous les acclamations des spectateurs qui appréciaient, à sa juste valeur, le miracle qui venait de s'opérer.
Le roi, content de lui, s'offrit un modeste présent en signe d'auto-congratulations : une rose écarlate -mais sans épines cette fois- qu'il huma à pleins poumons. C'était pour lui le signe d'une renaissance. Et c'était vraiment le cas, car plus jamais, il ne se laissa abuser, tromper ou trahir. N'était-il pas le héros légendaire qui avait su maîtriser le démon intérieur qui le dévorait ?
COMMENTAIRE
Ce conte a été donné à un homme qui passait son temps à aider les autres, y consacrant une grande partie de sa vie. En échange ? Trahisons et mensonges ! L'altruisme est comme un ogre que l'on doit nourrir sans cesse. Or, en agissant uniquement en faveur des autres, on se contente de créer des dettes qu'il est difficile d'acquitter. Du coup, vibratoirement parlant, la dette reste en suspens et peut se retrouver dans une prochaine vie si elle n'est pas réglée dans la présente ! Prudence, donc...
Dès lors, comment concilier notre désir d'aider notre prochain et la loi d'équilibre ? En redonnant à l'autre la possibilité de s'autonomiser plutôt que de faire l'erreur de l'assistanat. De quelle façon ? Avec douceur et fermeté : "une rose avec épine ". Par contre, pour soi même il faut utiliser la bienveillance d'une rose sans épine ! Ainsi, pas de mauvaises mémoires à subir d'une vie à une autre !
Et comment maîtriser les démons intérieurs qui nous dévorent ? En sortant de nos habitudes, en donnant à nos cellules de nouvelles informations. C'est ainsi que l'ogre est dompté par le roi car le parfum d'une rose lui est totalement étranger ! A nous de cueillir chaque jour les fleurs de la vie ! Ainsi, grâce à notre capacité d'émerveillement nous pouvons changer le monde ! Et c'est plus efficace que le sacrifice de soi !
Illustration : "Les contes de Perrault" par Gustave Doré.
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