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Quand j'étais enfant, j'avais un esprit curieux, avide de connaissances. Je ne manquais jamais une occasion d'interroger mes parents sur les mystères du monde. Grande était leur patience ! Ils me donnaient des explications, toujours avec bienveillance et sagesse, même si parfois ils butaient sur les réponses.
Cependant, quand les questions concernaient des doutes personnels, ils me répondaient invariablement : "Si tu ne sais pas, ouvre la fenêtre ". Je trouvais cette manière de faire plutôt cavalière, voire même irrespectueuse. Était ce pour mes parents une façon de se débarrasser de moi et de mes demandes incessantes ? Maintenant que je suis mère, je comprends tout à fait l'agacement que l'on peut avoir face à l'attitude de nos enfants, parfois trop quémandeurs.
Au début, je faisais ce que mes parents me dictaient et j'allais tout bonnement ouvrir la fenêtre. Bien évidemment, ne voyant rien, je revenais vers eux, fort dépitée. Quant aux éclaircissements attendus, rien, pas la moindre lueur. Il fallait bien que je me débrouille seule, pour ôter les doutes qui m'étreignaient. A force de répéter ce petit exercice, quasi quotidien, je me suis rendu compte qu'il avait quelque vertu. Plutôt que d'embarrasser mon entourage avec mes questions, j'allais directement ouvrir la fenêtre. Pendant longtemps, rien de remarquable ne se passa. Sauf qu'à chaque fois, mes parents m'encourageaient en souriant. Étonnant n'est ce pas ? Qu'est ce qui pouvait les rendre aussi contents que le simple fait que j'ouvre une fenêtre ?
Pourtant un jour, un événement incroyable se passa : alors que je me demandais si une de mes amies proches allait survivre à un accident de voiture, j'ai fait comme d'habitude, je suis allée dans ma chambre et j'ai ouvert la fenêtre. L'air frais du soir m'a fait beaucoup de bien et a adouci quelque peu ma peine. Pendant que je respirais à pleins poumons, mon regard est tombé sur un rosier aux fleurs opulentes. Toutes, sauf une qui pendait misérablement au bout d'une tige. Ses pétales étaient noircis et desséchés alors que les autres roses étaient pleinement épanouies. J'ai poussé un oh ! de surprise car, malgré mon jeune âge, j'avais compris que l'univers m'envoyait un message, aussi terrible soit-il. Effectivement, mon amie décéda quelques jours plus tard des suites de ses blessures.
Dès lors, je regardai mes parents d'un autre oeil. Ils avaient, tout au long de leur vie, connu de terribles épreuves et leur intuition, leur perception de la vie les ont, souvent, sauvés. Un jour, mon père me raconta que, pendant la guerre, son véhicule circulait sur une route parallèle à un chemin de fer où roulait un train. Instinctivement, il pressentit un grave danger. Ayant développé sa vigilance, il scruta l'horizon et aperçut à travers les feuillages d'un arbre, un éclat inhabituel. Mon père stoppa brusquement sa voiture et se réfugia aussitôt derrière un talus. Bien lui en prit. Un avion arriva soudainement et largua plusieurs bombes sur le train qui explosa dans de multiples gerbes de feu. Quand il voulut récupérer son véhicule, mon père vit, avec effroi, qu'à la place du conducteur, il y avait un énorme morceau de ferraille planté dans le siège.
"Ouvrir la fenêtre " c'est apprendre à voir les signes que nous envoie l'univers. Regarder autour de soi avec attention, observer chaque élément de notre environnement, aussi infime soit-il, scruter chaque détail en s'y attardant : la vérité est là. Notre vérité.
Je me souviens d'un conte donné à une femme où l'héroïne ouvrait une fenêtre et non pas une porte. Les Guides insistaient sur cet acte, pourtant banal. Franchir une porte c'est chercher les réponses à l'extérieur. Ouvrir une fenêtre, c'est d'abord Voir. La vie est en parfaite cohérence avec l'Unité qui nous délivre toutes les réponses. Malheureusement, l'agitation de nos vies trépidantes nous a coupés de notre essence. L'intuition est un art qui se cultive par le regard. Encore faut il qu'il se pose...
La prochaine fois, je vous donnerai un petit exercice à faire pour trouver de la poésie partout et en toute chose. Quant à moi, je continue mon apprentissage car il n'y a rien de plus merveilleux, de plus magique qu'une main qui s'apprête à ouvrir une fenêtre. C'est là que le mystère de la beauté se dévoile totalement et divinement.