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Je vous adresse un petit bonjour (caniculaire) des États Unis où je me trouve actuellement. A vrai dire, je suis égoïstement heureuse d'être loin de la France. Vu de l'étranger, ce qui s'y passe ressemble à un début de guerre civile et les commentaires sur la catastrophe annoncée vont bon train.
Cependant, il ne faut pas croire que les choses ici aillent mieux et malgré la supposée croissance américaine, il est permis d'avoir un doute au vu du nombre croissant de mendiants dans les rues. La nouveauté c'est le type de personnes sans domicile fixe : professeurs, éducateurs, etc, qui ont perdu leur emploi et sont désormais dans la précarité la plus extrême.
Je ne suis ni politologue, ni philosophe et encore moins journaliste. Cependant, j'ai des yeux pour voir et des oreilles pour entendre. Quand on discute avec les américains (surtout les jeunes) on est surpris par leur frustration. Leur vie tient plus du cauchemar que du rêve. Rythme de travail infernal, pas de congés payés, aucune sécurité et pas de couverture sociale.
L'Obamacare qui devait protéger tous les citoyens est d'une telle complexité que nul ne s'y retrouve. Pour exemple, ma fille qui a reçu, non pas une carte d'assurée, mais treize ! Elle peut donner une couverture santé à ses enfants sauf qu'elle n'en a pas ! Mais par principe d'égalité, on couvre ce qui existe ou ce qui pourrait éventuellement exister.... Je vous rassure tout de suite : les pauvres continuent à n'avoir aucune couverture maladie. A moins qu'ils ne veuillent changer de sexe, là c'est pris en charge en totalité... On parle de transhumanisme et ici, on le vit pleinement. Par définition, l'homme est médiocre et mortel, il faut donc le changer, par la force s'il le faut.
Grande préoccupation d'Obama à l'heure actuelle : les toilettes. Désormais, dans les écoles et universités, elles seront transgenres. Imaginez qu'un matin, vous vous sentez plus femme que homme, vous pourrez alors emprunter les toilettes pour femme. Mais si le lendemain matin, vous vous sentez plus homme que femme, alors vous pourrez utiliser les pissotières. Encore faut il que vous ayez les attributs nécessaires pour pouvoir le faire correctement. Bref, légiférer pour cela, alors que près de 100 millions d'américains sont en dessous du seuil de pauvreté, me paraît être d'une grande indécence. Mais quand on vit dans une sphère de bobos nantis, on ne peut guère s'en rendre compte.
Les précieux ridicules ont inventé un nouveau concept : celui de l'appropriation culturelle. Si vous êtes blanc et que vous décidez de porter des tresses africaines, ce sera très mal vu, voire même dénoncé. En effet, si vous faites partie des représentants de l'oppression, adopter les codes de l'opprimé est quasi un péché. Inquisition pas morte. Qu'en est-il si vous êtes vietnamien ou koggi et que vous décidez de porter un costume cravate (symbole d'étouffement) ? Encore une façon de noyer le poisson et de ne pas aborder les vrais problèmes.
Le vrai problème ? Des décennies de corruption et de clientélisme, instaurées par la famille Clinton, Hillary en tête. Suivies par les années de va t-en guerre de Georges Busch et par la dictature bobo, portée à son paroxysme, sous la présidence Obama. Et qui ont achevé de ruiner le pays. Les Américains se réveillent et commençent à se révolter. Dès lors, il ne faut pas s'étonner de la montée en puissance de Donald Trump. Trump veut dire "atout" , la carte maîtresse d'un jeu. Depuis la tuerie d'Orlando, même le mouvement gay-lesbien a décidé de soutenir ce candidat car c'est le seul qui va vraiment les protéger. En France, on clame haut et fort qu'Obama est formidable et qu'Hillary est géniale. Mais les analystes économiques ici déclarent : " Si Trump peut détruire l'Amérique, Hillary, elle, est capable de détruire le monde ". Pour son seul avantage et ceux des corrompus qui gravitent autour d'elle. Evidemment, en France, on vous sert un autre discours que tout le monde gobe extatiquement.
Que je vous parle un peu du travail de mon gendre : horaires aléatoires, réveillé en pleine nuit pour changement de programme, zéro congé payé, obligé d'utiliser sa voiture et ses propres outils pour travailler sans aucune compensation financière, pas de couverture santé. Bref le néant de la protection sociale. Ce que nous aurons bientôt en France grâce au TAFTA. Le temps n'est pas très éloigné où nous connaîtrons les mêmes conditions d'existence. Ça donne envie hein ?
Souvent on me dit : "Certes on va connaître le chaos, mais ensuite viendra la Lumière". Je ne peux alors m'empêcher de penser à l'ex Yougoslavie ou à l'Algérie des années 90. Avec des milliers de morts, de personnes disparues ou déplacées. Que connaît-on du chaos ? Dans nos espaces feutrés et confortables, on a oublié la peur. Le philosophe a déclaré : " Les civilisations disparaissent, non pas parce qu'elles ont peur, mais parce qu'elles ont oublié la peur. " Ce monde me rappelle l'Empire Romain en l'an 400 de notre ère. Les Romains vivaient dans le confort et la prospérité. Or, les Alamans et les Germains, rejetant ce modèle de société, détruisirent tout sur leur passage. Il a fallu attendre 1400 ans pour avoir à nouveau l'eau courante et le tout à l'égout....
Vous me trouvez pessimiste, négative ? Je n'ai rien oublié de la guerre et de ses horreurs. J'en devine les prémices : "Derrière la fine membrane de l'oeuf, on voit déjà apparaître l'ossature du serpent." Ce que nous voulons éviter à tout prix, viendra immanquablement. Et nos descendants nous reprocherons notre lâcheté et notre ignorance. Allez, pour finir, belles pensées des Amériques, de toute façon il est déjà trop tard...
NEW ORLEANS ( Photo de l'auteure ).