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Des soldats s’en revenaient de guerre. Les batailles avaient été rudes mais tous rapportaient de contrées lointaines moult butins pris sur l’ennemi, en juste rétribution de leurs loyaux services.
Enfin la paix était signée ! Et tous ces hommes s’en revenaient gaiement dans leurs villages où, grâce aux coffres remplis de bijoux, de pièces d’or et de soieries, ils pourraient vivre le reste de leur âge dans la prospérité et la quiétude.
Or, parmi toute cette troupe, il y avait en un qui sortait du lot à cause de l’étrangeté de son apparence. En effet, il ne transportait rien, pas le moindre bagage, ni fardeau, résultats de rapines ou de vols. Il était presque nu et dépouillé.
Ses camarades se moquaient ouvertement de lui : « Tu es parti pauvre et tu reviens pauvre ! A quoi t’ont servi toutes ces années de servitude, de sacrifices et de combats ? »
En souriant, l’homme répondit : « Vous vous méprenez sur mon sort. J’ai rapporté un objet d’une valeur inestimable et de haute qualité ». Et ce disant, il sortit de sa poche, un petit miroir tout à fait quelconque et insignifiant.
Tous le regardèrent avec surprise mais il continua : « Après chaque bataille, je me suis regardé dans ce miroir pour savoir si j’étais resté un homme. Je ne voulais pas avoir à rougir de mes actes ou de mes attitudes vis-à-vis de mon adversaire. A quoi vous serviront toutes ces richesses que vous avez arrachées aux vaincus si vous perdez l’essentiel, la dignité ? Retrouvez le chemin du respect et vous gagnerez la plus belle des victoires : l’unité ».
Assurément, ces paroles devaient être justes car dès cet instant, tous ces compagnons retournèrent dans leurs demeures, les mains libres.
COMMENTAIRE
Ce conte a été donné à une personne qui a toujours su privilégier l'être à l'avoir. Que dire de plus ? Sinon, que nous devrions tous suivre son exemple !
PISTE DE REFLEXION
Sommes nous vraiment en guerre ? Si oui, quel est notre véritable adversaire ? Comment le vaincre ?
ITALIE (Photo de l'auteure).
Nu et dépouillé