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Autrefois, dans un mystérieux pays, vivait une belle princesse. Elle habitait un palais grandiose, entourée de l’affection des siens qu’elle chérissait infiniment. Une nuée de domestiques était à son service et elle ne manquait de rien, possédant tout à foison.
Or, dans son coeur, un grand vide que rien ne pouvait combler. Un jour, pourtant, elle décida de franchir les portes, jusque là obstinément closes, de sa demeure. Ce qu’elle découvrit la bouleversa à jamais : la misère et la mort, totalement inconnues pour elle, qui vivait dans un univers calfeutré. Elle décida aussitôt d’abandonner sa vie si confortable pour mener une existence ascétique au fin fond d’une forêt. Elle resta là plusieurs années, vivant d’expédients et d’aumônes.
Cependant, un matin, en observant la course d’une barque au fil de l’eau, elle comprit l’impermanence du monde et la nécessité qu’il y avait de s’en détacher si on voulait échapper à la souffrance.
Elle commença à prêcher autour d’elle mais à ses discours on répondait par des rires :
« Un homme est passé avant toi et nous a donné le même enseignement ! Lui, nous le croyons mais toi tu n’es qu’une femme : retourne donc à ton fourneau ! »
La femme ne s’offusqua point de ces critiques puisqu'elle était sur le chemin de la libération. Elle se contenta d’aller méditer sous un figuier, où après l’épreuve des illusions, elle connut enfin l’Illumination.
COMMENTAIRE
Ce conte a été donné à une jeune femme qui espérait trouver dans les spiritualités orientales des réponses à sa quête. Or, que lui dit-on ? Qu'elle n'a pas à chercher si loin, puisque dans sa propre culture, il existe des voies tout aussi remarquables. Elles s'appellent : Tradition Primordiale, Gnose et même Alchimie (d'où la référence au "fourneau", autre dénomination de l'athanor, creuset où l'alchimiste transmute les métaux).
CAMBODGE (Photo de l'auteure).