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L'AXIS MUNDI
Fermons la parenthèse et revenons à l'autoroute où se joue l'alliance entre la matrice universelle et le rayonnement céleste. Souvenons-nous, au passage, d'un interdit qui court sur les autoroutes dans le film "Matrix". Une recommandation formelle de Morphéus : ne jamais entrer sur une autoroute...
Mais continuons à écouter l'artiste. Theimer tient à rappeler que nous sommes dans un lieu de passage où le temps semble aboli (c'est vrai...). Par les fenêtres ouvragées dans les murs, s'échappent des branches de chênes verts, très communs dans la région qui ne perdent jamais leur feuillage, même au plus fort de l'hiver. Immortels pour tout dire et quand on connaît l'intérêt de certains initiés pour l'immortalité (de l'âme, pas donné à tout le monde, contrairement à ce que l'on peut croire...). Dans le creux des quatre arcs de cercle, il a placé quatre tortues de bronze surmontées de quatre colonnes gravées de thèmes ésotériques. "Tout le programme iconographique de Theimer s'inspire de l'ancienne cosmogonie" dixit le site internet de Pietrasanta.
Il semblerait d'ailleurs qu'il y ait deux colonnes masculines et deux colonnes féminines. On voit ici l'importance du nombre quatre, symbole de la matière d'où surgit toute vie. La tortue, elle, représente le Cosmos. Quatre pattes, quatre piliers qui supportent la voûte céleste ronde comme la carapace de l'animal. Sa lenteur est significative de l'éternité, de l'immuabilité.
L'obélisque, c'est l'axis mundi, l'axe du monde. Né du mariage entre le ciel et la terre, entre l'astre solaire et l'océan primordial. L'axe du monde c'est aussi l'arbre de vie. N'oublions pas sa fonction captatrice de l'énergie de la foudre au vertus fécondantes. Quatre obélisques qui délimitent les quatre points cardinaux mais aussi les quatre âges de l'humanité. Au sommet d'une des colonnes, on trouve une tête de bélier qui, évidemment indique l'ère du bélier. Sur l'autre, une tête de taureau qui marque l'ère du taureau. Partout, des poissons, des coquillages qui symbolisent l'ère des poissons. Quel peut être le quatrième âge, sinon celui du verseau ? Comment peut-on le reconnaître ? Comme je l'ai dit précédemment, le lieu est très difficile d'accès. Il faut trouver le meilleur endroit pour pouvoir l'approcher au plus près puisque par l'autoroute c'est impossible ! Il faut donc quitter cet autoroute, passer sous l'œuvre de Theimer, protégée par de hauts grillages. Ensuite, il faut grimper une colline artificielle et on arrive enfin au pied des murailles. Bonne condition physique exigée ! Ce qui frappe ce sont tous les points d'eau à proximité : un étang, une rivière, un déversoir et de multiples orifices au pied des tortues qui sont elles mêmes disposées sur des puits. De plus, des dalles circulaires et des trappes sont visibles dans l'herbe alentour. Mystère... Y aurait-il un souterrain sous ce monument ? En tout cas cette eau semble annoncer la venue de quelque chose. L'arrivée du "verse-eau" ? De l'âge d'or ?
SYMBOLES, MYTHES ET MAGIE
Intéressons-nous maintenant aux gravures sur les colonnes de bronze : c'est à profusion que l'on peut reconnaître personnages mythiques et symboles cachés. L'œuvre est admirable, au-delà de tout ésotérisme. Dommage qu'il n'y ait personne pour l'admirer, sinon le vent, les intempéries et les voitures !
C'est une véritable encyclopédie du symbolisme qui se déroule sous nos yeux : en haut des colonnes, des hommes tirent avec des cordes une salamandre, il y a également des grappes de raisins d'où sort le torse d'un personnage, des cartes de géographie très énigmatiques qui semblent représenter des côtes marines, des serpents entrelacés, des ouroboros, des coquilles Saint Jacques, un acrobate comme celui du narthex de la basilique de Vézelay, des femmes vêtues de draperies et d'autres nues, des fruits, des poissons-peignes, de minuscules planètes, des Hercule qui soutiennent des colonnes, un cœur vendéen et une multitude de petits coquillages. Délire d'artiste, ou mariage alchimique entre l'eau et la terre, le feu et l'air ? A suivre...